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Tour du Mont Blanc : dix jours de randonnée en montagne à travers 3 pays

La randonnée du Tour du Mont-Blanc (TMB) fait partie des aventures que vous rêvez de vivre ? Le randonneur Arne vous dit tout ce qu’il faut savoir avant de partir.


Qui est Arne Lannoo ?


•    Né en 1989


•    Instituteur primaire et ambassadeur A.S.Adventure


•    Aime la randonnée, les activités de plein air, la photographie, la lecture et la musique

•    Suivez ses aventures sur @arnelannoo



Tour du Mont-Blanc : infos pratiques

Le Tour du Mont-Blanc (TMB) passe par la France, l’Italie et la Suisse. Vous parcourrez environ 170 km, en fonction de l’itinéraire que vous choisissez « La difficulté ne side pas tant dans la distance que dans les dénivelés », explique Arne. « À la fin du parcours, vous avez au moins 10 000 m de nivelé dans les jambes. » 


Selon votre niveau de randonnée, vous marcherez pendant 7 à 10 jours. « Lors de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, une course à pied mythique, les coureurs d’ultra-trail parcourent l’itinéraire en moins de 24 h. Mais la vitesse n’a pas d’importance sur ce parcours. Au contraire ! Vous vous trouvez dans un environnement magnifique, alors je vous recommande de prolonger cette expérience au maximum », explique Arne en riant.


« C’est le trekking idéal pour les randonneurs de montagne débutants, à condition d’avoir déjà une certaine expérience des grandes randonnées. »

Arne


Le part de la randonnée se fait aux Houches, un village situé à deux pas de Chamonix, facilement accessible en train. Le Tour du Mont-Blanc vous emmène autour du plus haut sommet d’Europe occidentale, en passant par plusieurs cols, des flancs de montagnes et des vallées. « Une expérience des dénivelés est nécessaire pour venir à bout de ce parcours. Ceux-ci sont en effet nombreux et font du Tour une randonnée difficile. »

 

« C’est la randonnée idéale pour les randonneurs de montagne débutants, à condition d’avoir déjà une certaine expérience des grandes randonnées. Ici, vous découvrirez la haute montagne sous un angle magnifique. L’itinéraire est très fréquenté, vous n’êtes donc jamais totalement seul, il y a de nombreuses commodités le long du chemin en termes d’hébergement et de ravitaillement, et vous n’avez pas besoin de crampons ni de piolet en été. »

 

« Beaucoup de randonneurs effectuent le parcours sous la conduite d’un guide, mais il est également possible de le aliser seul, car l’itinéraire est bien balisé et ne compte aucun passage véritablement technique ou dangereux. » Arne a déjà fait le Tour du Mont-Blanc trois fois : une fois seul, une fois avec sa femme et une fois en tant qu’accompagnateur d’un voyage en groupe : « J’ai é très impressionné la première fois. Mais vous ne pouvez ressentir pleinement certaines choses qu’en les partageant avec quelqu’un, alors j’ai convaincu ma femme de m’accompagner. Bien que peu enthousiaste au part, elle a aussi trouvé l’expérience fantastique. » 





Comment se prépare-t-on pour le Tour du Mont-Blanc ?

« Il n’est pas nécessaire d’être un athlète de haut niveau pour faire le Tour du Mont-Blanc, mais il faut avoir une bonne condition physique. Avant de partir, entraînez les muscles de vos jambes (cuisses) en effectuant des randonnées à dénivelé, par exemple dans les Ardennes. Faites du stairmaster ou de la marche sur tapis incliné à la salle de sport. N’oubliez pas le haut du corps, car votre dos et vos épaules doivent être suffisamment solides pour porter votre sac à dos. Cinq minutes d’exercices de base quotidiens et une marche de 10 à 15 km chaque week-end font une grande différence. » 



 

« Limitez le poids que vous emportez. Ne vous encombrez pas de dix paires de chaussettes de randonnée et de t-shirts : personne n’arrive à rester frais pendant 10 jours lorsqu’il fait le Tour du Mont-Blanc ! Vous devez porter vous-même le moindre gramme contenu dans votre sac à dos. Plus celui-ci sera léger, plus vous aurez facile à marcher. »



 

« Le guide de Cicerone vous renseigne sur la topographie, le paysage, les dénivelés et la nature du parcours. Vous saurez ainsi à quoi vous attendre. Le TMB est parfaitement balisé et il est difficile de se perdre. Mais avec une carte topographique en poche, vous saurez quels villages vous traversez – utile pour le ravitaillement – et quelles les montagnes vous franchissez. »


« Début juillet, le paysage est digne de La Mélodie du Bonheur, c’est tellement beau à voir ! »

Arne


© Arne Lannoo 


Quelle est la meilleure période pour faire le Tour du Mont-Blanc ?

« La meilleure riode pour faire le Tour du Mont-Blanc s’étend de début juillet à mi-septembre », estime Arne. « Personnellement, je préfère le début du mois de juillet, car il y a encore moins de monde. Les vacances d’été n’ont en effet pas encore commencé dans de nombreux pays à ce moment-là. De plus, les fleurs alpines sont en pleine floraison. Ainsi, au tour d’un col, vous pouvez tomber sur des champs multicolores de fleurs violettes, jaunes et rouges. Ce décor a un côté "Mélodie du Bonheur" et est un réel plaisir pour les yeux. »

 

« En septembre, le parcours est moins fréquenté et les températures idéales. L’automne s’installe et les feuilles commencent à se parer de leurs couleurs de saison. C’est très sympa aussi ! »

 

« La température joue un rôle important en montagne. Marcher en montée sous 30 °C avec un sac à dos lourd n’est pas une partie de plaisir. Je recommande donc de partir tôt le matin. Lors d’un trek, je vis avec la lumière. Cela peut sembler une technique un peu approximative, mais elle fonctionne. Dès que le soleil se lève, vers 6 h 15, je me mets en route. J’effectue ainsi la partie la plus difficile à savoir la montée sous des températures supportables.

 

Chaque étape du TMB commence à un point plus bas, de sorte que le premier tronçon se fait en montée pour redescendre ensuite. En outre, la lumière du matin dans les montagnes est très belle et j’adore observer le monde se réveiller - des marmottes qui sortent toutes ensommeillées aux premiers chants d’oiseaux. En partant tôt, le sentier est à moi et j’arrive à destination en début d’après-midi. » 




Tour du Mont-Blanc : où dormir ?

Différents types d’hébergements, allant des campings aux B&B en passant par les refuges, jalonnent le parcours. « La plupart des randonneurs optent pour l’expérience authentique de la randonnée en refuge. Il faut s’y prendre tôt pour réserver sa place, car le parcours étant très fréquenté, les refuges sont rapidement complets. Personnellement, j’opte pour la tente, mais il faut alors adapter de temps en temps l’itinéraire pour passer par un camping, car le camping sauvage est interdit. » 



Aperçu des différentes étapes

Comme Arne voyage avec sa tente et ne dort pas dans un refuge tous les soirs, il s’écarte un peu de l’itinéraire classique à certains endroits. Voici l’itinéraire qu’il suit : 


Étape 1 : Les Houches - Les Contamines-Montjoie (France)


« C’est le jour idéal pour une entrée en matière, car ce premier tronçon est assez facile et il n’y a qu’un seul col à franchir. Vous pouvez également choisir de prendre le téléphérique ou le petit train. » 


•    Nombre de kilomètres : 19 km (1 200 m de dénivelé positif et 1 050 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : Camping le Pontet au fond de la vallée


© Arne Lannoo 


Étape 2 : Les Contamines-Montjoie - Les Chapieux (France)


« C’est l’une des plus belles journées du TMB, mais aussi l’une des plus corsées. La distance est raisonnable, mais les nombreux dénivelés sont un véritable défi. Il faut franchir deux cols de montagne : le Col de la Balme et le Col de la Croix du Bonhomme. Les panoramas qui s’offrent à vous en chemin sont fantastiques et vous font oublier la difficulté. Après cette ascension, vous redescendez par un sentier tranquille. Vous arrivez dans un joli hameau avec une belle vue et une épicerie. »

•    Nombre de kilomètres : 17 km (1 400 m de dénivelé positif et 1 050 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : le magnifique Refuge de la Nova ou l’aire de bivouac gratuite Aire Naturelle de Camping


L’astuce d’Arne : ne pas se focaliser sur le nombre de kilomètres

« Sur un terrain plat, vous marchez 10 km en deux heures, mais en montagne, c’est différent. Comptez 300 m de dénivelé par heure. Il vous faudra alors facilement 6 ou 7 h pour parcourir 10 km. »


Étape 3 : Les Chapieux - Val Vény (Italie)

« Cette journée de randonnée obtient la note de 10 sur 10 ! Vous randonnez jusqu’à la frontière entre la France et la Suisse. Vous montez d’abord jusqu’au point culminant, le Col de La Seigne, puis vous descendez dans une vallée idyllique. Ici, je m’écarte de l’itinéraire classique : alors que le TMB se poursuit vers le refuge Rifugio Maison Vieille via une montée raide, je mets le cap sur la vallée pour camper. »

•    Nombre de kilomètres : 22 km (1 160 m de dénivelé positif et 1 200 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : le Camping Hobo très sympa. La vue est impressionnante et on y mange bien


© Arne Lannoo 


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Étape 4 : Val Vény - Val Ferret (Italie)

« Cette étape commence par une montée raide, puis un sentier en terrasse. À gauche, on voit la vallée, à droite le flanc du Mont-Blanc. Le contraste est saisissant entre le massif du Mont-Blanc, escarpé et accidenté, et les montagnes plus anciennes, plus vertes et moins hautes. »   


•    Nombre de kilomètres : 17 km (1 370 m de dénivelé positif et 860 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : Refugio Bonatti dans la montagne (ou Camping Grande Jorasses dans la vallée)


Conseil : profitez d’un jour de repos dans le Val Ferret

« Envie de souffler un peu après les premiers jours de randonnée ? Dans cas, passez une journée dans la vallée du Val Ferret entre les étapes 4 et 5 et visitez Courmayeur, la Chamonix italienne, au pied du Mont-Blanc. Une ville agréable où passer quelques heures et déguster un expresso. »


Étape 5 : Val Ferret - La Fouly (Suisse)


« Une autre belle randonnée, qui traverse le Grand Col Ferret après une montée difficile, mais progressive. N’oubliez pas de vous retourner régulièrement, car le panorama est à couper le souffle. Vous quittez l’Italie pour entrer en Suisse. »

•    Nombre de kilomètres : 19 km (1 265 m de dénivelé positif et 1 700 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : Camping des Glaciers, au bord d’une rivière glaciaire. « Il y fait froid, mais l’atmosphère est chaleureuse »


© Arne Lannoo 


Étape 6 : La Fouly - Champex-Lac (Suisse)


« Pendant cette courte journée de randonnée, vous suivez la rivière dans la vallée, avant de monter à travers les forêts jusqu’à Champex-Lac. C’est un village pittoresque avec un grand lac. »  


•    Nombre de kilomètres : 15 km (850 m de dénivelé positif et 950 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : Camping Les Rocailles ou l’un des nombreux petits hôtels sympas de Champex-Lac


L’astuce d’Arne : avancez par petites foulées dans les montées


« En avançant par petites foulées, vous gérez mieux votre énergie. Vous pensez avancer trop lentement ? Détrompez-vous, c’est parfait. En descente, il est préférable d’éviter de "piétiner". Si vous descendez rapidement, comme une biche, vous vous déplacerez avec plus de légèreté et de souplesse. On parie que vous sentirez la différence ? »


Étape 7 : Champex-Lac - Camping La Peuty (Suisse)


« Une belle promenade facile, dont le point culminant est l’Alpage de Bovine. Vous n’aurez pas à franchir de col de montagne aujourd’hui. Un sentier raide monte à travers les arbres, mais vos efforts seront récompensés par une vue magnifique sur la vallée de Martigny en Suisse. » 


 

Conseil : « Pour les personnes plus expérimentées en randonnée de montagne, il existe un itinéraire alternatif avec une montée assez technique, parsemée de rochers instables. La Fenêtre d’Arpette se trouve à 2 665 tres d’altitude, bien plus haut que les autres cols du TMB. Le panorama est unique. Il s’agit sans aucun doute de l’une des plus belles randonnées des Alpes. » 


 

•    Nombre de kilomètres : 13 km (1 000 m de dénivelé positif et 950 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : Camping Le Peuty. « Il est situé sur un glacier, il y fait donc frais. »



Étape 8 : La Peuty - Tré Le Champ (France)

« Encore une belle journée en montagne ! Après une longue montée plutôt raide, vous êtes récompensé par une vue spectaculaire sur le Mont-Blanc et la vallée de Chamonix depuis le Col de Balme. Du moins, si le temps est de la partie ! »



 

Conseil : « Vous prenez votre tente ? Optez dans ce cas pour l’itinéraire alternatif vers Argentière, une ville très agréable où se trouve le joli Camping Glacier d’Argentière. »

•    Nombre de kilomètres : 13 km (860 m de dénivelé positif et 860 m de dénivelé négatif) 


 

•    Nuit : Gîte-Refuge Le Moulin


© Arne Lannoo 


Étape 9 : Tré Le Champ - La Flégère (France)

« Les superlatifs s’enchaînent, car il s’agit là encore d’une randonnée absolument magnifique. Après une montée assez raide, un sentier en terrasse vous attend. En empruntant un itinéraire alternatif, vous pourrez vous rendre au Lac Blanc, un endroit féerique, que je vous recommande vivement ! »

•    Nombre de kilomètres : 8 km (1 100 m de dénivelé positif et 630 m de dénivelé négatif)


 

•    Nuit : Refuge de La Flégère (ou prenez le téléphérique pour camper dans la vallée)


© Arne Lannoo 


Étape 10 : La Flégère - Chamonix-Mont-Blanc (France) 


« La dernière étape offre une fois de plus une vue imprenable sur le Mont-Blanc et ses impressionnantes voisines. Au sommet du Brévent se trouve une station de téléphérique. Il est possible de marcher jusqu’aux Houches, mais je recommande de prendre le téléphérique pour rejoindre la civilisation, car le dernier tronçon, qui descend en pente raide le long des arbres, n’est pas très intéressant. »

•    Nombre de kilomètres : 8 km (1 100 m de dénivelé positif et 460 m de dénivelé négatif)

 

•    Nuit : Le Camping Bellevue est le point d’arrivée (et de départ) idéal du TMB


© Arne Lannoo 


Quel a été pour vous le moment fort du Tour du Mont-Blanc ?


« Lorsque je me suis trouvé pour la première fois au Col de Balme avec devant moi, la vallée de Chamonix, je me suis senti invincible. De là, j’ai vu le point de départ. Le fait de réaliser que j’avais parcouru tout ce chemin m’a fait me sentir à la fois unique et héroïque. Rien ne me procure autant ce sentiment de plénitude qu’une randonnée de plusieurs jours dans les montagnes. » 




Y a-t-il eu des moments difficiles ?


« C’est un cliché, mais c’est vrai : le mauvais temps ! Lorsque vous êtes trempé de la tête aux pieds et que les nuages qui vous entourent vous bloquent la vue. Vous vous sentez au creux de la vague. Heureusement, après, vous relativisez. C’est ce qu’on appelle en anglais "type 2 fun: sur le coup, ce n’est pas drôle, mais après, on finit par en rire. Ce genre de situation donne souvent lieu à une bonne anecdote à raconter par la suite. Mis à part cela, il n’y a que des moments forts ! »


© Arne Lannoo 


Qu’emporter avec soi lorsqu’on fait le Tour du Mont-Blanc ? 3 conseils d’Arne 


•    Filtre à eau : « Pratique pour limiter le poids de votre sac. Comme vous trouverez facilement de l’eau tout au long du TMB, un litre d’eau dans une gourde ou un système d’hydratation suffit - vous pourrez vous approvisionner en eau potable en chemin. Boire de l’eau non filtrée n’est pas une bonne idée, mais avec un filtre à eau, vous pouvez facilement boire de l’eau potable pure. »

 

•    Casquette ou chapeau : « Le soleil est plus fort en altitude. Ainsi, de la crème solaire et une paire de lunettes de soleil ne suffiront pas. Vous éviterez facilement les coups de soleil en vous protégeant la tête. » 


 

•    tons de randonnée : « De précieux alliés lorsque vous devez gravir une montée, car ils vous propulsent vers l’avant. Mais c’est surtout en descente que les tons de randonnée se vèlent très utiles, car ils absorbent le choc de la descente, réduisent l’impact sur les articulations et soulagent les genoux. » 




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